Zéna M’Déré, née à Pamandzi à Mayotte (entre 1917 et 1922), est une figure emblématique de l’histoire de l’île. Elle est décédée le 27 octobre 1999.

Elle est principalement connue comme la meneuse du mouvement des « Chatouilleuses ».

Ce mouvement de femmes mahoraises est né en 1966 pour s’opposer au transfert de la capitale de Mayotte (Dzaoudzi) vers Moroni (Grande Comore) et, plus largement, pour refuser l’intégration de Mayotte dans un futur État comorien indépendant.

Zéna M’Déré et ses compagnes (dont Zaïna Méresse ou Bouéni Mtiti) militaient activement pour le maintien de Mayotte au sein de la République française.

Le surnom « Chatouilleuses » proviendrait des méthodes d’action qu’elles employaient pour déstabiliser les responsables politiques comoriens ou les Mahorais favorables à l’indépendance.

Leurs actions consistaient en manifestations, en occupations de lieux stratégiques (comme l’ORTF en 1967, qui valut à Zéna M’Déré une arrestation) ou en actions de perturbation.

Leur combat, bien que non-violent dans son appellation, a été marqué par des tensions, menant notamment à la mort de la militante Zakia Madi en 1969.

L’engagement de Zéna M’Déré a été décisif dans le processus politique qui a conduit Mayotte à se séparer des autres îles des Comores lors des référendums d’autodétermination.

Elle est considérée comme l’une des principales artisanes de "Mayotte française".

En reconnaissance de son rôle, elle a été nommée chevalier (1991) puis officier (1999) de la Légion d’honneur.

Aujourd’hui, son héritage est honoré à Mayotte. Notre collège de Pamandzi porte son nom, et son effigie figure sur une pièce de 10 euros en argent éditée en 2012 ainsi qu’un timbre de 3 Francs édité en 2000.